PARLER DU VIN

ANTHOLOGIE

LA MI-CAREME DE NANTES

Les fêtes de Mardi gras et de Mi-Carême, préparées depuis des mois emplissent le coeur
de la ville d'une foule en liesse qui vient s'amuser de tout à peu de frais.
Au XVIII siècle déjà, le carnaval est l'occasion d'organiser des bals masqués au profit des hôpitaux, au Bignon-Lestard, au Chapeau-Rouge, à Graslin. Les réjouissances populaires veulent marquer l'enterrement de Mardi gras, symbole de cette bonne chère dont il va falloir
se priver à nouveau pendant quarante jours. La cavalcade masquée anime également les rues depuis 1803, rendez-vous de la jeunesse dorée nantaise, donnant naissance aussi aux fameuses batailles d'oranges qui devront faire place plus tard à celles de confettis. Parade historique à l'origine, la partie de masques devient des plus variées.

Aux environs de 1840, c'est le quai de la Fosse, alors promenade bordée d'arbres et d'immeubles fastueux, le Longchamp nantais, qui est deux fois par an le théâtre d'un
spectacle extraordinaire. Il n'y a pas de défilé unique, organisé, mais des cavalcades dans lesquelles on rit, on chante, on s'interpelle, caché par des travestissements divers et variés. En 1858, la promenade devient un chemin de fer avec stations et barrières, et le défilé traditionnel doit suivre dorénavant un itinéraire choisi, empruntant les quais, les cours ou les rues du centre. En 1880 pour la première fois, on note la présence d'un char. Insensiblement
la mascarade équestre spontanée des jeunes Nantais est devenue un cortège réglé minutieusement avec prix, catégories et tout un cérémonial organisé par les commerçants et
le comité des fêtes.

Extrait de « Trésor d'Archives (février 1995 - avril 1996) ».